Du côté opposé, la chapelle des Zorn, contemporaine de l'achèvement de la nef en 1320, communique avec le bras nord du transept. Les ogives de la voûte retombent, là encore, sur de très belles consoles sculptées côté nord : Adam et Ève, celle-ci cueillant le fruit défendu, sept visages qui pleurent et une tête de cadavre; côté ouest deux figures de femmes versant de l'eau d'une jarre, allégories des fleuves du Paradis; côté sud: des feuilles de vigne et des grappes de raisin, symboles du Christ et de son sang versé, et les trois évangélistes Matthieu, Luc et Jean.
Entourant la chapelle, trois épitaphes ornées de l'Agnus Dei de J. Sprung ("j" 1510), Th. Ribisen (" j" 1503) et Simon Hepp de Kirchberg, donateur de la chapelle de la Trinité (" j" 1501) et sur le mur nord une épitaphe dédiée au célèbre chanoine Peter Schott (" j" 1490), ami de Geiler de Kaysersberg et introducteur en Alsace de la poésie latine. Dans l'espace situé devant la chapelle se trouvent notamment le monument commémoratif du pasteur Frédéric Horning, pasteur de la paroisse de 1848 à 1882, une épitaphe dédiée au doyen du chapître Jean Calmet (" j" 1750) et la grande dalle funéraire du chevalier Adam Zorn (" j" 1519), qui fut onze fois « stettmeister » (maire) de Strasbourg à partir de 1478.
Sur le mur nord, au-dessus de la porte de la chapelle Saint-Nicolas, des fresques représentant, d'ouest en est, l'évêque Ehrhardt, Jean-Baptiste, saint Colomban et Judith portant la tête d'Holopherne (une scène rapportée, dans le Premier Testament, dans le livre deutérocanonique de Judith). Au-dessus du petit autel, à droite, de petites fresques représentant en haut la rencontre de Marie et d'Élisabeth, la Vierge Marie avec l'apôtre Jean et un évêque, une annonciation, et en bas la prédication de Jean-Baptiste, celui-ci annonçant « l'agneau de Dieu », l'adoration de l'enfant Jésus, Marie tenant le petit Jésus dans ses bras. Et sur la prédelle sept anges musiciens.
Sur le mur occidental de la nef, au-dessus d'une balustrade ajourée de style gothique, ornée au milieu d'un aigle, symbole de l'évangéliste Jean, se trouve la célèbre « navicelle », une fresque représentant les disciples dans la barque sur un lac agité par la tempête, le Christ venant à leur rencontre en marchant sur l'eau et tendant la main à l'apôtre Pierre qui cherche à le rejoindre. Il s'agit d'une allégorie traditionnelle de l'Église, directement inspirée d'une mosaïque de Giotto se trouvant dans l'atrium de la basilique Saint-Pierre de Rome et exécutée par un artiste inconnu dans les années 1320 - 1325. En dessous, huit anges tenant des banderoles avec le texte des Béatitudes introduisant le « sermon sur la montagne » de Jésus.