Bien chers,
Je lisais ce matin ces quelques mots de saint Augustin : Ta prière est un entretien avec Dieu. Quand tu lis, c’est Dieu qui te parle ; quand tu pries, c’est avec Dieu que tu parles. (Commentaire du psaume 85,7)
En ces journées de retraite forcée, peut-être trouvons-nous le souffle de lire, aussi de lire l’Écriture pour y discerner ce que l’Esprit désire nous dire, prendre du temps pour prier les uns pour les autres, et donner des nouvelles les uns des autres ?
Grâce à Dieu, je peux continuer d’aller à l’église pour dire à 9h la prière du matin et à 18h celle du soir. Et comme nous l’a demandé l’inspecteur ecclésiastique, le pasteur Philippe Gunther, d’intercéder chaque mardi, jeudi et samedi à 11h. Parfois une ou deux personnes se joignent silencieusement à l'office. Hier matin un joggeur s’est arrêté et m’a demandé s’il pouvait rester ! Les cloches continuent, elles aussi, de sonner, et les voisins nous témoignent leur reconnaissance pour ce signe de vie.
Avec Christine Wendling, nous sommes fidèlement au bureau chaque matin, bien qu’il soit fermé. Nous en profitons pour mettre à jour ce que nous avions laissé de côté, mais surtout pour rester à votre disposition, recevoir vos appels et téléphoner à de nombreux paroissiens pour les réconforter dans leur solitude.
Malheureusement, je dois aussi vous annoncer le décès de l’artiste Annie Greiner, une de nos paroissiennes, qui vivait au Faubourg de pierre et qui a laissé à la paroisse les tableaux de l’Apocalypse installés dans la chapelle Saint-Jean.
Le décès aussi de Georges Kempf, le père de Brigitte Barouki. Hier matin à 11h, nous avons prié pour le défunt et sa famille. Ses obsèques seront célébrées ultérieurement.
Chaque soir, lorsque j’ouvre la porte de l’église, je vois cette lumière dans les hauteurs ! La lumière brille, saint Augustin dirait plutôt qu’elle se réverbère, elle brille ou se réverbère quand bien même la ténèbre demeure.
J’aime contempler cette scène vespérale, n'est-elle pas une icône de la foi, cette foi qui nous porte de jour en jour ? Et même si cette lumière nous paraît souvent inaccessible, elle nous habite et par la foi, nous la pressentons en chacun et chacune. Saint Augustin disait : En vérité, tu vois la Trinité si tu vois la charité […] Si quelqu’un aime d’une charité spirituelle son frère qu’il voit humainement, il verrait aussi Dieu, qui est la charité elle-même, d’un regard intérieur. (De Trinitate VIII,8,12)
Alors, restons charitables, même de manière confinée, en priant les uns pour les autres, moi, je redirai ta justice et chaque jour ta louange disait le psalmiste. (35,28) Mais aussi, en restant en lien les uns avec les autres et en nous rejoignant dans le mystère du Christ, que nous suivons en sa passion durant ce carême si particulier.
Fraternellement,
Pasteur Philippe Eber
06 73 25 27 47