Saint-Pierre-le-Jeune
Le cloître de l’église-collégiale Saint-Pierre-le-Jeune
accueillera du 15 septembre au 2 novembre 2023
une exposition de photos réalisées par Francis Meunier.
Le vernissage aura lieu ce vendredi 15 septembre à 16h30 au cloître.
Entrée libre
OUVERTURES
La série Ouvertures de Francis Meunier est le fruit d’une lente évolution marquée par des étapes successives, avec pour élément déclencheur un livre d’Edward Ruscha « Every Building on the Sunset Strip », datant de 1966. Ce livre-accordéon, d’une longueur dépliée de 7.67m, présente les bâtiments longeant les 2.5 km de la Sunset Strip (artère traversant West Hollywood à Los Angeles) que le photographe américain a méthodiquement photographiés.
Au début des années 2000 Francis Meunier s’inspire de l’Every Building de Ruscha dans une série de photographies qui, au fil du temps, s’en éloignera pour aboutir à une autre approche dont le résultat est exposé ici. L’idée principielle était de créer une rue fictive en photographiant des portes esthétiquement attrayantes, ces portes devant se trouver à proximité d’un numéro de rue permettant de « reconstituer » cette dernière. La démarche permettait à l’artiste de filer une histoire à partir d’éléments hétérogènes.
A mesure que la série s’enrichissait, des photographies de fenêtres et de volets se mêlèrent aux portes transformant progressivement l'exploration d'une rue fictive en une mise en lumière des éléments urbains. Ces objets devinrent des protagonistes suggérant des histoires silencieuses, des récits de vie emprunts de mystère. Les textures brutes des rues se transformèrent en témoins visibles du temps qui passe, mises en lumière comme des tableaux anciens.
La série Ouvertures prenant corps, un dilemme s’est fait jour : couleur ou N&B ? Elève de Philippe Oudard, avec lequel il apprit le tirage N&B, Francis Meunier aime travailler les nuances de gris afin d’exprimer la matérialité et la texture des surfaces murales. D’autre part, la qualité des appareils photo numérique offre une subtilité remarquable dans le rendu des couleurs. Ne pouvant trancher, l’artiste optera pour l’entre-deux.
Afin de compléter cette ébauche de présentation, voici un court texte de Bruce Bégout, tiré de son ouvrage « Los Angeles Capitale du XXe siècle » : « Ethnographie des appareils. En ville, plus que partout ailleurs, ce sont les paysages, les machines et les objets qui parlent le mieux des gens, mieux que les gens eux-mêmes. Les enquêtes de terrain véritables ne consistent pas à tendre le micro aux individus et à consigner leur témoignage, mais à élaborer une ethnographie des appareils. Il faut se mettre à l’écoute des données objectives et les traiter comme des individus réflexifs. L’opposition stérile de l’approche subjective du vécu et de l’analyse objective des données méconnaît d’un côté la réification des sujets urbains et de l’autre la conscientisation des objets. Nous sommes en relation tout autant avec des sujets devenus choses qu’avec des choses transformées en sujets. Il n’est donc pas surprenant que les objets expriment per se une richesse intérieure et des courants de conscience plus profonds que ce que les habitants eux-mêmes révèlent lorsqu’on leur en donne la possibilité. Ainsi l’analyse urbaine qui se penche sur le décor, l’équipement et les infrastructures ne délaisse pas les individus, leurs usages, leurs besoins, leurs fantasmes, mais les ausculte à partir de leur concrétisation véritable et non trahie par la fausse conscience du récit de soi qui, bien souvent, reconstruit une histoire glorieuse qui n’a jamais eu lieu. C’est cette sincérité des appareils qu’il s’agit de recueillir. »
Francis Meunier s’y essaie dans sa pratique photographique qui se veut ici être lumineuse.
Esaïe 60 : Ce ne sera plus le soleil qui te servira de lumière pendant le jour, ni la lune qui t’éclairera de sa lueur ; mais l’Eternel sera ta lumière à toujours, ton Dieu sera ta gloire. Ton soleil ne se couchera plus, et ta lune ne s'obscurcira plus car l'Eternel sera ta lumière à toujours, et les jours de ton deuil seront passés.
Nekketsu Studio, Août 2023
La série Ouvertures de Francis Meunier est le fruit d’une lente évolution marquée par des étapes successives, avec pour élément déclencheur un livre d’Edward Ruscha « Every Building on the Sunset Strip », datant de 1966. Ce livre-accordéon, d’une longueur dépliée de 7.67m, présente les bâtiments longeant les 2.5 km de la Sunset Strip (artère traversant West Hollywood à Los Angeles) que le photographe américain a méthodiquement photographiés.
Au début des années 2000 Francis Meunier s’inspire de l’Every Building de Ruscha dans une série de photographies qui, au fil du temps, s’en éloignera pour aboutir à une autre approche dont le résultat est exposé ici. L’idée principielle était de créer une rue fictive en photographiant des portes esthétiquement attrayantes, ces portes devant se trouver à proximité d’un numéro de rue permettant de « reconstituer » cette dernière. La démarche permettait à l’artiste de filer une histoire à partir d’éléments hétérogènes.
A mesure que la série s’enrichissait, des photographies de fenêtres et de volets se mêlèrent aux portes transformant progressivement l'exploration d'une rue fictive en une mise en lumière des éléments urbains. Ces objets devinrent des protagonistes suggérant des histoires silencieuses, des récits de vie emprunts de mystère. Les textures brutes des rues se transformèrent en témoins visibles du temps qui passe, mises en lumière comme des tableaux anciens.
La série Ouvertures prenant corps, un dilemme s’est fait jour : couleur ou N&B ? Elève de Philippe Oudard, avec lequel il apprit le tirage N&B, Francis Meunier aime travailler les nuances de gris afin d’exprimer la matérialité et la texture des surfaces murales. D’autre part, la qualité des appareils photo numérique offre une subtilité remarquable dans le rendu des couleurs. Ne pouvant trancher, l’artiste optera pour l’entre-deux.
Afin de compléter cette ébauche de présentation, voici un court texte de Bruce Bégout, tiré de son ouvrage « Los Angeles Capitale du XXe siècle » : « Ethnographie des appareils. En ville, plus que partout ailleurs, ce sont les paysages, les machines et les objets qui parlent le mieux des gens, mieux que les gens eux-mêmes. Les enquêtes de terrain véritables ne consistent pas à tendre le micro aux individus et à consigner leur témoignage, mais à élaborer une ethnographie des appareils. Il faut se mettre à l’écoute des données objectives et les traiter comme des individus réflexifs. L’opposition stérile de l’approche subjective du vécu et de l’analyse objective des données méconnaît d’un côté la réification des sujets urbains et de l’autre la conscientisation des objets. Nous sommes en relation tout autant avec des sujets devenus choses qu’avec des choses transformées en sujets. Il n’est donc pas surprenant que les objets expriment per se une richesse intérieure et des courants de conscience plus profonds que ce que les habitants eux-mêmes révèlent lorsqu’on leur en donne la possibilité. Ainsi l’analyse urbaine qui se penche sur le décor, l’équipement et les infrastructures ne délaisse pas les individus, leurs usages, leurs besoins, leurs fantasmes, mais les ausculte à partir de leur concrétisation véritable et non trahie par la fausse conscience du récit de soi qui, bien souvent, reconstruit une histoire glorieuse qui n’a jamais eu lieu. C’est cette sincérité des appareils qu’il s’agit de recueillir. »
Francis Meunier s’y essaie dans sa pratique photographique qui se veut ici être lumineuse.
Esaïe 60 : Ce ne sera plus le soleil qui te servira de lumière pendant le jour, ni la lune qui t’éclairera de sa lueur ; mais l’Eternel sera ta lumière à toujours, ton Dieu sera ta gloire. Ton soleil ne se couchera plus, et ta lune ne s'obscurcira plus car l'Eternel sera ta lumière à toujours, et les jours de ton deuil seront passés.
Nekketsu Studio, Août 2023